Le but de cette étude est de porter un diagnostic sur les perspectives de l’automobile dans l’iconomie.
.
Dans l’iconomie, l’automobile n’est plus un bien mécanique que son consommateur possède, mais un service informatisé qu’il utilise. L’industrie automobile, qui fut la reine de l’économie du xxe siècle, est ainsi confrontée à une mise en cause de la nature de son produit et de son marché.
Sera-t-elle au XXIe siècle l’esclave du langage performatif de la programmation informatique (1), ou saura-t-elle redéfinir son identité afin de le maîtriser ?
Et aussi, que deviendra l’utilisateur ? Il était responsable de la conduite, au risque de se trouver broyé dans la carcasse accidentée du véhicule. Sera-t-il désormais, dans le berceau mobile de la voiture automatique, aussi passif qu’un nourrisson ?
L’automobile a exprimé de façon exemplaire les enjeux économiques et symboliques de la mécanisation. Il lui faut maintenant apprendre à exprimer ceux de l’informatisation.
Ce cahier de l’iconomie a été rédigé à l’intention de France Stratégie, par un collectif d’iconomistes dont les contributeurs sont :
- Pierre-Jean Benghozi,
- Jean-Pierre Corniou,
- Nicolas Cugier,
- Marc Desreumaux,
- Frédéric Lefebvre-Naré,
- Vincent Lorphelin,
- Gilles Moutet,
- Bernard Ourghanlian,
- Claude Rochet,
- Michel Volle.
(1) John Austin, How to do Things with Words , Oxford University Press, 1962.