Je ne sais pas si le néologisme « iconomie » a un grand avenir. En revanche, les idées qu’il porte méritent d’être étudiées et surtout de passer d’une phase conceptuelle – voilà ce qu’il faut faire pour réindustrialiser la France et la rendre compétitive – à une phase opérationnelle – comment opérer ce passage – qui n’a rien d’une promenade de santé. On va le voir.
(…/…) la relance par la consommation a prouvé ses limites. Il est temps de penser autrement… de passer de l’économie à l’iconomie, comme le préconisent les économistes de l’institut Xerfi. (…/…) « L’iconomie propose un pilotage par l’aval au plus proche du consommateur. La production manufacturière n’étant plus qu’en position de sous-traitance », explique Laurent Faibis. Voilà les industriels prévenus. (…/…) « Il faut surtout se mettre en condition d’innover en continue, pas une seule fois », prévient aussi Philippe Moati, professeur à l’université Paris-Diderot et co-président de l’Observatoire Société et consommation (l’Obsoco), lors de la première conférence « Iconomie » de Xerfi, qui s’est tenue le 19 septembre à Paris. (…/…) Pour innover en continue il faut mobiliser le « cerveau d’œuvre » (vs la main d’œuvre). Avec l’industrie servicielle, c’est l’autre grand concept de l’iconomie. Seulement, pour mobiliser ces cerveaux d’œuvre, cette agilité intellectuelle et créative des salariés, partenaires, clients, il faut changer les organisations, les rendre plus horizontales. Là, clairement, c’est l’inconnu. (…/…) Finalement, on voit bien, comme le rappelle Philippe Moati, « que l’on ne peut pas réduire le problème du redressement productif à un problème de coût du travail, au risque de raté le passage à un capitalisme de l’immatériel » à l’iconomie.